Mon île chérie, mes racines, mes couleurs, mes ancêtres et mon avenir

22 septembre 2006

Mariage à Gwada

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Yacinthe et Xavier se tiennent pas la main. Tous deux sourient largement à la petite foule qui les observe sur le parvis de la petite église de la petite localité de Goyave. Les cloches tintent joyeusement. La cérémonie vient de se terminer et le couple, uni devant Dieu, rit à la vie, au soleil, aux ibis rouges qui traversent le ciel, en formation, tout là haut.
Les amis, la famille, applaudissent en criant des compliments. Les appareils-photo crépitent. Les pétales d’hibiscus parsèment de rouge la robe immaculée de la mariée et le chemin de graviers qu’elle foule maintenant d’un pied décidé.
Xavier est aux anges. Depuis qu’il a connu Yacinthe sur le Caillou, là bas, à Nouméa, depuis qu’il a deviné en la jolie Guadeloupéenne la femme qu’il avait rêvé d’avoir à ses côtés toute sa vie, il n’a plus pensé qu’à la séduire. Sans se perdre en efforts inutiles, il n’a pas eu besoin de déployer des trésors d’ingéniosité car le cœur de Yacinthe lui avait très vite soufflé qu’elle avait là l’homme qu’elle attendait.
La jolie créole et le beau chabin s’embrassent en fermant les yeux sous les sifflets amicaux de l’assistance..
Un grondement. Le ciel, en quelques secondes, s’obscurcit à l’extrême. De grosses gouttes tièdes s’écrasent sur les capelines fleuries. Une rumeur enfle, des ombrelles s’ouvrent, quelques personnes commencent à courir vers un abri. Le clocher tintinnabule de plus belle.
Xavier et Yacinthe se regardent, rient, s’embrassent encore, se mettent à courir eux aussi.
La saison des pluies parvient toujours à surprendre les plus aguerris. Ici, le ciel le plus bleu peut se transformer en trois minutes en une réserve d’eau tiède inépuisable ! Un rideau de pluie intense ne permet plus de voir à cinq mètres ! Peut-on être à ce point inconséquent : oublier les parapluies !
Les deux amoureux se réfugient in extremis sous un toit de bambous serrés, mais ils sont mouillés comme une soupe de lambis. Ils se regardent, rient encore, s’enlacent, s’essorent, se serrent, se resserrent. C’est le bonheur total.
Ce n’est pas subrepticement que le climat de Guadeloupe aura confirmé le dicton « mariage pluvieux, etc... ».
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